Pêche

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Famille

Mon père, l’ancien époux de ma mère, est parti en 1941 de La rochelle. Pourquoi ? Parce qu’il avait noyé paraît-il un officier allemand dans l’écluse de Saint-Sauveur, celle qui alimentait les sous-terrains d’Aliénor d’Aquitaine pour nettoyer le port. Et mon père, il l’aurait fait plonger là et se noyer. Donc, dès le lendemain, il est parti. Alors comme il avait arrosé ça. Ils avaient bu avec l’officier dans un bar rue st Nicolas, ils ont vite retrouvé sa trace. Donc ils sont venus. Ils ont emmené mon grand-père, ma grand-mère et mon vieil oncle breton qui ne comprenait rien. Quelques temps après ils arrêtaient la fille qui vivait avec mon père et l’emmène à Poitiers pour un interrogatoire complémentaire.  Vous savez ce que ça veut dire. Et elle s’est suicidée en cours de route. Elle a sauté sur le volant de la voiture. Comme il y avait plein d’arbres à l’époque, elle a tué aussi les gens qui y étaient.

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Choqué

Une fois on était en panne. On était sur les cotes espagnole et le capitaine me dit : «Le poisson, tu le jettes  pas, tu le mets de côté. »  Alors moi je savais pas pourquoi.  On est rentrés donc au port, à la Corogne en Espagne et arrivé à la Corogne le patron me dit : «  bah le poisson tu le jette sur le quai. » C’était des gens qui attendaient sur le quai, qui nous regardaient arriver, qui avaient vu  le poisson qui était sur le pont  et qui attendaient que je jette le poisson. Donc moi, mousse de 15 ans,  j’ai jeté le poisson. Il y avait des vielles femmes, des vieux messieurs qui attendaient, qui se précipitaient  pour ramasser le poisson gratuitement parce que c’était du poisson qui était perdu pour nous mais pas pour les Espagnols.  Ça m’avait choqué parce qu’à 15 ans quand on voit des personnes adultes qui ont faim c’est choquant.

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L'Avocette, mon premier embarquement

L’Avocette, ça a été mon premier embarquement comme mousse  en juin 62.  Pour ma première marée, je n’ai pas été gâté : on a perdu un matelot en mer. C’était la nuit. Il a dû se lever pour aller pisser un coup. On ne l’a jamais revu. On pense qu’il s’est suicidé parce que le temps était calme, la mer était d’huile… Alors,  à part se foutre par dessus bord, on ne voit pas ce qui aurait pu se passer comme accident… Impossible d’imaginer qu’il ait pu glisser : le pavois d’un bateau, c’est haut quand même… On l’a cherché le restant de la nuit et toute la journée du lendemain. On a fait des tours dans l’eau. On ne l’a pas retrouvé. Ca ne m’a pas calmé parce que, quand j’étais jeune, j’étais un dur ! Ca m’a quand même marqué, oui …

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Récit

Mon père était chauffeur sur les chalutiers à vapeur. C’était un rude métier et c’étaient des gens rudes qui répondaient assez bien à cette définition du marin trouvé dans un vieux dictionnaire : « homme peu civilisé se nourrissant exclusivement d’alcool et...

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