Pêche

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Premier embarquement sur le Casoar

Le Casoar
Le Casoar                                                           © Jean Morillon

J’embarque à bord du Casoar comme passager. J’ai 13 ans. Je suis très heureux, j’attendais ce moment avec impatience car je veux faire marin pêcheur comme mon père qui est embarqué comme second à bord.

En pêche vers l'Espagne

Michel Ourvouai et le mousse Zef Sallin.

     Après avoir quitté La Rochelle, nous faisons cap sur l’Espagne. Après 24h de route, nous arrivons sur les lieux de pêche. Il fait beau temps. L’équipage prépare le matériel de pêche. Pour moi, je regarde car je suis encore malade (mal de mer). Le moral est bon. Nous sommes au large de Vigo, port situé sur la côte ouest de l’Espagne. La pêche se passe bien quand arrive un problème de treuil (appareil très important pour enrouler les câbles qui permettent de remonter le chalut à bord). Mon père réussit à faire une réparation provisoire. Nous remettons en pêche. Le lendemain, le chef-mécanicien fait part au patron d’un autre problème mécanique. Le patron décide alors d’aller faire réparer à terre. Nous embarquons le chalut et faisons cap sur Vigo. Arrivés à terre, nous faisons réparer le treuil et la panne moteur. La réparation faite, nous reprenons le large.

Le Casoar échoué

     Nous sommes dans le chenal qui mène au large, quand, à la sortie du chenal, le patron fait une erreur de navigation. Nous passons du mauvais côté du balisage. Nous sommes à l’avant du bateau, dans le poste d’équipage quand, tout à coup, un grand bruit. Le bateau se couche sur le côté tribord. Mon père crie : « Nous sommes échoués ! Tous sur le pont ! ». Le patron essaye une marche arrière mais le bateau ne répond plus. Nous sommes bien échoués. Le mécanicien monte à la passerelle pour informer le patron des dégâts : de l’eau monte dans le local machine. Mon père décide d’aller dans la cale à poissons voir les dégâts. Il remonte et dit au patron que tout va bien. Pas d’eau dans la cale.

Un sauvetage laborieux

     Les secours espagnols arrivent et décident de nous envoyer un remorqueur pour le lendemain. Nous nous apprêtons à passer la nuit à bord. Le lendemain matin, après une nuit tranquille car il faisait beau temps. Le remorqueur est là, nous lui passons un câble. Il va essayer de nous sortir de là. Après plusieurs essais, impossible. Le bateau ne bouge pas ; Il décide d’alléger le bateau en vidant la cale du poisson, des chaluts et des panneaux de chalut. Le temps passe et nous sommes toujours échoués et le bateau se couche de plus en plus sur tribord. Nous ne pouvons plus marcher sur le pont normalement. Nous ne pouvons pas faire à manger. Arrivé le soir, nous allons dormir dans un foyer. Quelques hommes sont restés à bord. Au petit jour, nous rembarquons ; Mon père décide de sonder autour du bateau car aujourd’hui c’est une grande marée. Il monte voir le patron et lui dit que l’avant du bateau est bien échoué sur la roche mais que l’arrière ne touche plus le fond. Il lui demande de faire marche arrière pour essayer de dégager le bateau. Le patron décide d’écouter mon père et il fait une marche arrière…Mais, toujours rien. Le bateau ne bouge pas ; Quand tout à coup, le bateau réagit et nous voilà de nouveau à flots. Nous faisons demi-tour pour retourner à quai. Le patron dit que la barre ne répond plus. Le quai n’est pas loin. Il arrête les moteurs mais le moteur ne répond plus ; Nous heurtons le quai sans dégâts. Un remorqueur nous prend en charge et nous emmène dans un petit port car la cale sèche est prise à Vigo. Nous y retournerons dans 10 jours ; Des plongeurs viennent vérifier la coque. Il y a 17 petits trous dans la coque et le talon de la barre est arraché. Nous resterons à bord pendant un mois et rentrerons à La Rochelle en train.

Et Michel Ourvouai attrapa le goût de la mer...

Michel Ourvouai à bord de l'Angoumois.     Pour ma première marée, mon père espère que je ne veux plus naviguer. Je lui réponds que non, je ferai marin quand même ! Je commencerai à naviguer à 14 ans pendant un an sur l’Edouard Bon, un chalutier de 32 mètres pour aller ensuite à l’école maritime. 15 jours après mon départ de l’Edouard Bon, il se fit aborder par un cargo et coulera. Tous les membres de l’équipage seront sauvés.

Mes débuts à la pêche ont été assez durs. Je ferai 9 mois d’école et reprendrai la mer à bord du Varne, chalutier de La Rochelle comme mousse avec un superbe équipage qui m’apprendra mon métier, surtout avec Job, maître d’équipage, ancien terre-neuvas. C’était un homme très dur au travail à la mer mais je l’estimais beaucoup. Je naviguerai jusqu’en 1964 et débarquerai pour aller faire mon service militaire à Toulon à bord du Béarn BSM. Après 17 mois ½, je reprendrai la mer … toujours célibataire !

 

Photos : Michel Ourvouai et le mousse Zef Sallin; Michel Ourvouai à bord de l'Angoumois.

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1 Premier embarquement

Claudy Raymond, quand il avait 15 ans, regardait avec envie ses copains marins-pêcheurs : ils gagnaient déjà leur vie et lui n’avait rien en poche. Il commence à travailler  sur le Colibri, un petit côtier qui pêchait à la journée. En 1963, il va à l’école des Mousses pendant 9 mois. C’était dans les bâtiments en bois de Port-Neuf à la Rochelle. Sa famille n’était pas du  métier, son père était chauffeur routier : c’était plus difficile  pour lui de se trouver un embarquement.  C’est sur  l’ Unda (Armement Horassius) qu’ il montera avec son équipement tout neuf acheté « Au Moussaillon », quai Maubec  à La Rochelle : panier,  bottes et ciré. S’il se souvient de son bosco auprès de qui il a commencé à apprendre le métier : remplissage des aiguilles, montage des pièces du chalut etc, Il se souvient aussi du mal de mer qui ne l’a pas quitté pour cette première marée et qui ne l’a pas dispensé du travail du bord…8 jours sans manger, 8 jours à vomir et à continuer comme si de rien n’était…Heureusement, cela ne durera pas et après deux embarquements, il n’a plus jamais eu le mal de mer.

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L'Avocette, mon premier embarquement

L’Avocette, ça a été mon premier embarquement comme mousse  en juin 62.  Pour ma première marée, je n’ai pas été gâté : on a perdu un matelot en mer. C’était la nuit. Il a dû se lever pour aller pisser un coup. On ne l’a jamais revu. On pense qu’il s’est suicidé parce que le temps était calme, la mer était d’huile… Alors,  à part se foutre par dessus bord, on ne voit pas ce qui aurait pu se passer comme accident… Impossible d’imaginer qu’il ait pu glisser : le pavois d’un bateau, c’est haut quand même… On l’a cherché le restant de la nuit et toute la journée du lendemain. On a fait des tours dans l’eau. On ne l’a pas retrouvé. Ca ne m’a pas calmé parce que, quand j’étais jeune, j’étais un dur ! Ca m’a quand même marqué, oui …

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Récit

Le 18 novembre 1965, Lucien Goupy, maître d’équipage du Saint-Gilles s’est porté volontaire pour se lancer seul dans un canot pneumatique au secours de deux hommes d’équipage du remorqueur Jean-Luc. Celui-ci était en train de sombrer entre le môle d’escale...

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