Fiche du témoin
Michel Morlier
Michel Morlier est arrivé chez Horassius en 1955 pour y être capitaine d'armement. C'est un travail de jour et de nuit et il gagne très vite la confiance de l'armateur. En faisant sur les Amis pour comprendre la vie à bord des chalutiers et ses contraintes, il gagne également l'amitié des marins.
Navires
Au rythme des coups de chalut
Dans le Golfe par exemple, avec le trait de 4 heures c’était rythmé par les coups de chalut, de jour comme de nuit. Comme je vous disais, une fois que le chalut était mis à l’eau, on préparait d’autre matériel, on le réparait si besoin était. Les cuisiniers préparaient le repas, on mangeait, on bavardait un moment, d’autres se reposaient et quand il était l’heure de remonter le filet 4 heures après on recommençait le même cycle, jour et nuit. Alors en Espagne les coups de chalut étaient moins long c’était 1 heure 30. Le fond du Golfe de Gascogne c’est des marches en escaliers. Il fallait que le chalut vienne racler le sol pour trouver le poisson. Par contre dans les endroits sableux, 1 heure 30 après, le poisson était là, Il n’y avait pas de risque d’accrochage.
J’ai connu quelques patrons de pêche, certains qui ont navigué au Cap Horn, d’autres qui savaient où ils étaient en goûtant la vase. Y’en avait qui ne savait pas lire des cartes du tout, alors ils savaient que pour aller au plateau de Rochebonne il fallait deux heures de cap Nord-Ouest et un autre cap au bout de ces deux heures. A l’instinct tout ça.