Fiche du témoin
Michel Morlier
Michel Morlier est arrivé chez Horassius en 1955 pour y être capitaine d'armement. C'est un travail de jour et de nuit et il gagne très vite la confiance de l'armateur. En faisant sur les Amis pour comprendre la vie à bord des chalutiers et ses contraintes, il gagne également l'amitié des marins.
Navires
Les odeurs du bord
Le plus horrible sur un bateau ce sont les odeurs, à commencer par celles qui polluait le pain frais qui était embarqué sur le bateau. Vous avez les odeurs de l’acier, de graisses, ce qu’on reçoit de la mer, plus celle de la fumée du gasoil. C’était pas passionnant. Et puis, en principe on est systématiquement constipé quand on part en mer, au bout de 7 ou 8 jours c’est la libération alors là c’est le meilleur ! C’est tout un ensemble qui fait qu’on allait souvent plier la tête du côté du bord.
Il y a aussi des écailles partout, la graisse qu’il y a sur les poissons qui les fait glisser. Il y en avait partout, ça c’était désagréable.
Et cette façon de vivre sale, et puis le bateau bouge tout le temps donc vous économisez vos restes. L’appareil photo on ne le sort pas à n’importe quel moment, à cause de l’embrun, Et alors le bateau était quand même étanche, mais ce qui est embêtant c’est que vous deviez dormir cuisses et coudes écartés pour ne pas tomber de la couchette ou ne pas trop rouler. Puis le bateau montait, descendait. Un jour on a eu une tempête c’était très impressionnant parce que le bateau descendait et remontait très violemment et vos tripes, votre sang faisait de même en vous cramponnant. Alors on était sous la flotte complètement !