Fiche du témoin
Michel Morlier
Michel Morlier est arrivé chez Horassius en 1955 pour y être capitaine d'armement. C'est un travail de jour et de nuit et il gagne très vite la confiance de l'armateur. En faisant sur les Amis pour comprendre la vie à bord des chalutiers et ses contraintes, il gagne également l'amitié des marins.
Navires
Un demi-seau d’eau
On était partis en mer 18 jours, on avait 3000 litres d’eau à bord qui servaient pour tout le monde. Si bien qu’on avait le droit à une douche, enfin un « lavage » au milieu de la marée et un autre en arrivant. Ce que j’appelle le lavage, c’est qu’on avait droit à un seau d’eau. Alors en termes marins, un seau d’eau c’est un demi-seau d’eau, à cause du roulis. Alors le patron venait et il disait « c’est à ton tour pour la douche ». Alors on libérait la cuisine, il y avait un petit passage entre la cuisinière et la table pour couper les légumes. C’était bien parce qu’on avançait tous dans l’ordre en se mettant de l’eau de haut en bas avec 3 litres d’eau à peu près, en faisant attention de ne pas en renverser. Alors vous vous foutiez à poil et c’était marrant parce qu’avec le roulis c’était tantôt les fesses sur la cuisinière, tantôt le zizi dans les poireaux ou les pommes de terre qui étaient pelées à côté. Et puis quand vous réussissiez à conserver votre seau c’était magnifique !
Le fait de ne pas pouvoir se laver à bord, avec la barbe, la crasse, les mauvaises conditions, c’était difficile !