Fiche du témoin
Serge Ramos
Serge Ramos fait son premier embarquement comme mousse sur le Marsoin. Après avoir fait de nombreux remplacements de patrons à bord des chalutiers, il quitte la pêche pour passer le concours des Affaires Maritimes et obtient son brevet de Capitaine de Pêche. Il commande alors La Marjolaine pendant 8 ans, puis le Gabian, pendant 12 ans.
Carrière
Je suis né en 1938. J’ai passé mon certificat d’études à l’école de Laleupuis j'ai intégré le collège technique. J’ai été reçu aux concours d’EDF, de traceur de coques et à d’autres encore. Mes parents ne m’ont pas laissé le choix, il fallait gagner sa vie donc ils m’ont acheté une paire de bottes et un ciré et je suis parti en mer. Je ne leur en veux pas même si je pense que j’avais la capacité intellectuelle de faire autre chose.
De novice, je suis devenu matelot léger puis matelot. C’est là que je me suis dit que j’allais essayer de faire autre chose. Je suis donc parti au commerce. A l’époque, ce n’était pas l’eldorado. Il fallait passer de longues périodes en mer. J’ai fait un embarquement qui a duré 14 mois à la suite de quoi j’étais très content de revenir chez moi. Ma famille aussi était contente mais au bout de 15 jours, on m’a dit « quand est-ce que tu t’en vas ? » On avait l’habitude de voir les gens partir… Je suis reparti naviguer.
Je suis ensuite parti faire la guerre d’Algérie. A la fin du conflit, j’ai décidé de retourner à l’école parce que jusqu’à présent, j’étais autodidacte. Je suis allé au cours de lieutenant de pêche, puis j’ai fait le patron de pêche. Les armateurs avaient besoin de moi parce que j’avais le brevet requis. Ils me disaient de venir comme patron avec eux. Je les prévenais que je n’y connaissais rien.
Honnêtement, ce n’était pas ma tasse de thé. Je ne savais pas travailler au chalut, j’avais beaucoup de lacunes. J’ai appris à travailler sur le Manuel Joël. En conséquence, je n’étais pas très estimé par l’équipage. Il fallait se mettre à leur place, je n’avais fait que 18 mois de navigation à la pêche et on me donnait l’Alysée en commandement ! Le meilleur bateau du port ! J’ai aussi connu, l’Angoumois, le Chassiron, le Nord Caper, le Luc Bernard etc...
Sur l’Angoumois, j’ai rencontré des gens vraiment parfaits avec moi qui m’ont donné ma chance.
Au bout de deux ans, j’en ai eu marre de remplacer les gens l’été quand ils allaient en vacances et j’ai décidé de partir pour réussir à mener une véritable vie de patron. On m’a proposé une place au Maroc, pour commander un thonier senneur et j’ai accepté. J’y ai fait trois campagnes de 4 mois. Il appartenait à la société Lesieur de Casablanca qui était en joint venture avec la société Guelfy. Après le Maroc, j’ai été reçu à un concours pour être instructeur dans les écoles maritimes. Ca m’a beaucoup apporté, même si je n’étais pas formé pour ça, n’ayant pas fait d’études supérieures.
Un jour, j’ai dans le journal Le Marin, « Recherchons des capitaines pour les vedettes de sauvetage ». J’ai déposé ma candidature. Je suis allé passer mon concours à Boulogne. J’ai été reçu ! Comme j’étais classé deuxième du concours national, ils m’ont dit de choisir mon affectation. J’ai demandé La Rochelle. J’ai commandé La Marjolaine pendant 8 ans, puis le Gabian, pendant 12 ans.