Fiche du témoin
Claude Raymond
Claudy Raymond embarque comme mousse en 1963 sur l’Unda, un chalutier classique de l’armement Horassius de La Rochelle. Très vite, il se passionne pour les techniques de pêche et tout naturellement passe ses brevets de lieutenant et de patron. Des côtes espagnoles à Ouest Irlande, de Nord Ecosse aux côtes africaines, de La Rochelle à Pasajes, de Lorient au Gabon, il aimait pêcher avec le bateau le plus adapté, l’équipement le mieux dimensionné pour un grand moment : la remontée d’un chalut gonflé d’une pêche miraculeuse !
3 Les pêches miraculeuses de l’Antioche IV
Après quelques années en Espagne, à Pasajes, Claudy Raymond revient à la Rochelle et effectuera d’abord des remplacements sur le Koros, le Tadorne, le Paliria … En 1980, on lui propose le commandement de l’Antioche IV armé par la SARMA. L’Antioche IV ex-Alizé était un rampe arrière comme L’Orage, la Mousson, le Nord-Caper, l’Angoumois, le Saintonge…Les débuts furent difficiles, les chaluts étaient obsolètes (25 mètres de corde de dos, 35 mètres de bourrelet). Les Lorientais, quant à eux, avaient des chaluts plus grands, plus adaptés et pêchaient 10 fois plus. Un matin, Claudy Raymond décide d’aller à Lorient. Il se rend aux Docks et Entrepôts Maritimes de Keroman (DEMK), une entreprise qui fabriquait des chaluts. Ensemble, ils travaillent sur un chalut à grande ouverture verticale avec 32 mètres de corde de dos, ce sera le « 32 mètres Cadel » du nom du directeur de DEMK. Christian Gaillard et Bernard Laharrague de la SARMA sont convaincus et décident d’installer ce chalut sur l’Antioche IV. Claudy Raymond fait fabriquer deux panneaux de chalut adaptés à Saint -Malo (Entreprise Morgère) et…Bingo ! Voilà que les cales étaient maintenant trop petites pour accueillir les coups de chaluts miraculeux ! En 1981, c’est près de 55 tonnes de morues en 6 coups de chaluts que le chalutier ramène dans ses cales. Avant les fêtes de Noël, l’Antioche IV part pour trois jours, le temps d’arriver dans la zone de pêche de « la Chapelle » au large de Brest, faire deux coups de chalut de 1h30 et rentrer avec 15 tonnes de daurades roses vendues, il s’en souvient encore… 75 millions de centimes ! Un record ! Mais la vente ne suit pas « plus on pêchait, moins bien on vendait …Nos merlus étaient trop gros, nos merluchons trop petits… ». A force de comparer Lorient à la Rochelle, il s’entend dire par Rivasseau : « Si c’est tellement mieux à Lorient, va donc à Lorient ! ».