Fiche du témoin
André Le Lay
André Lelay est né à La Rochelle. Il embarque comme mousse à 14 ans sur le Chaperon Rouge en juin 1957. Cuisinier à bord du Manuel-Joël et de l’Angoumois, beaucoup de ses camarades gardent un souvenir ému de ses spécialités : terrine et boudin maison, éclairs et choux à la crème…
- André Lelay : Cuisinier à la pêche
- Attention aux checheuilles !
- Boudin « fait bateau » et petits choux à la moutarde…
- Ce qui me manque le plus : la camaraderie
- C’est le poisson qui commande
- Le pain du marin
- Les avantages des chalutiers pêche arrière
- Les bons moments
- Moins de paquets de mer sur la gueule
- Naufrage de l’Antioche
- Pêche en Espagne : un malin plaisir… un récit d'André Le Lay
- Plus marin que cuisinier
- Tragique accident sur l’Angoumois
- Un coup de cul du bateau…et la soupe tombait
- Une prière à Notre Dame des Lourdes pour une belle palanquée
- Vonvon et les antibiotiques
Plus marin que cuisinier
Je me considère plus marin que cuisinier. Souvent les cuisiniers de la pêche commençaient comme mousse et matelot…Et même sur les chalutiers pêche arrière comme l'Angoumois, quand il y avait des avaries et que les matelots étaient là-haut pour réparer, on les remplaçait en bas avec le mécanicien pour le travail du poisson. Je suis devenu cuisinier parce que j'étais daltonien et la réglementation me rendait inapte aux quarts. Je me suis donc reconverti ! Pas question de débarquer, il n'y avait que la pêche qui comptait. Je ne voyais pas ma vie autrement qu'en mer ! Mais ça a été une déception pour moi car je voulais devenir matelot ce qui m'aurait permis ensuite d'aller aux cours et de pourquoi pas de devenir patron de pêche. Mais là, je ne pouvais pas, j'ai donc appris à faire à manger. Les gars m'ont donc dit « bon, ben, Dédé, tu vas rester à bord » j'ai dit « oui, mais je ne sais pas faire à manger, moi !», alors ils m'ont rassuré : «on te fera voir». À ce moment là, j'étais sur les petits bateaux, comme le Manuel-Joël par exemple, on faisait la langoustine. On était six à bord et le patron, l'armateur du Manuel-Joël naviguait comme matelot avec nous et lui savait faire à manger et il a commencé à m'apprendre. Je travaillais aussi comme un matelot mais je ne faisais pas le quart la nuit. J'ai appris comme ça et ensuite au service militaire, je me suis beaucoup amélioré. Les gars étaient contents : sur un chalutier lorsqu'on mange bien l'ambiance est bonne et tout se passe bien.