Fiche du témoin
Michel Faivre
Michel Faivre voulait naviguer ! Il embarque sur le Coligny comme mousse en 1958 et quittera la pêche pour la marine marchande. Matelot sur le France 1, il aime à raconter ses embarquements et la vie à bord.
Navires
On buvait un coup …
On avait des coups de gueule de temps en temps. Des coups de gueule qui ne duraient pas plus de cinq minutes et après, on buvait un coup ensemble. On pouvait faire des blagues comme celle que nous avions l’habitude de faire à un météo. On faisait la peinture dans les coursives vers dix onze heures. On se mettait devant son hublot et puis on grattait les points de rouille, tous les petits points de rouille. C’était impeccable à cette époque là. ! Ca le réveillait alors qu’il dormait et il criait « Bande de fumiers, vous faites exprès de me réveiller ! Allez, venez boire un coup ! ». C’est vrai qu’on le faisait exprès parce qu’on savait très bien que quand on le réveillait, il nous appelait…pour boire un coup... Alors, on laissait nos outils sur le pont et on allait dans sa cabine…Quand le bosco arrivait pour vérifier notre travail, il nous cherchait, mais ne trouvait personne ! Il criait : « Où ils sont passés ces marins, mais où ils sont passés ?». Et puis, le météo frappait à son hublot et lui disait « Viens boire un coup toi aussi, hop !! » Alors, le bosco ne disait plus rien et venait boire un coup. Au lieu de rester 5 minutes, comme on le faisait quand on n’était qu’entre matelots, on restait une demi-heure, trois quarts d’heure. On discutait et puis au lieu de boire un verre, on en buvait deux ou trois. Puis on repartait. C’était l’heure de débaucher, on rangeait le matériel, on lavait les pinceaux. Ensuite, on allait prendre l’apéro chez le bosco ou chez un matelot. Parce que la boisson, c’était au quotidien.