Fiche du témoin

Henri Bouchon

Henri Bouchon n’oubliera pas le 13 janvier 1952 : jeune pilotin à bord de l’ Agen, un cargo de l’armement rochelais  Delmas-Vieljeux, il fait naufrage. Rescapé, il ne mettra pas pied à terre et persistera dans sa vocation maritime. En 57/58, il sera matelot sur le Mermoz, un des navires météo stationnaires qui sera remplacé par le France 1 et France 2. Photographe amateur et talentueux, on lui doit de beaux portraits d’anciens marins présents sur ce site histoiresmaritimesrochelaises.

Navires

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A bord du Mermoz

J’ai été matelot sur le Mermoz en 1957 et 1958. Le Mermoz était un NMS (navire Météo Stationnaire) basé à la Rochelle et armé par la Delmas-Vieljeux avec le Leverrier. C’étaient des anciennes frégates rachetées par la France à la marine américaine. Les conditions de vie y étaient plutôt spartiates ! En 1958, ils ont été remplacés par les France 1 et France 2... Et les marins qui ont vécu le changement avaient l’impression d’être sur un bateau de croisière ! Sur le Mermoz,  nous étions une cinquantaine à bord entre  l’équipage proprement dit , les météos, les radios S.N.A (Sécurité Navigation Aérienne), le toubib qui faisait son service militaire à Rochefort et l’infirmier de la Marine Nationale. A l’époque, on faisait 3 points : le point A qui était Nord Islande à peu près, le point J vers l’Irlande et le point K vers les Açores. Le navire ne devait pas sortir de sa zone : un carré de 10 Miles nautique sans autorisation pour cause sérieuse. Un jour, on a dû rentrer plus tôt parce qu’il a fallu aller chercher un gars qui avait fait une crise d’appendicite et qu’il fallait ramener dare dare à terre. On avait trois jours de mer avant de rentrer à la Pallice… Le jeune médecin se faisait du souci parce qu’il se voyait mal ouvrir le gars en pleine mer pour l’opérer de l’appendicite ! Heureusement , on est arrivé à temps à La Rochelle ! Ensuite, j’ai navigué sur d’autres navires car la Compagnie Navale Léonce Delmas-Vieljeux considérait que ces frégates météo, c’était plutôt pour les anciens. C’est vrai, c’était bien, on rentrait à La Rochelle à peu près tous les 30 jours et on restait 15 à 20 jours à quai ! Alors, nous, les jeunes matelots, ils nous affectaient plutôt sur des bateaux qui faisaient la côte d’Afrique.

Texte écrit d’après un ITV réalisé par le Musée Maritime de La Rochelle lors des journées alors raconte ! 2004.

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