Fiche du témoin
Gabriel Barrieux
Gabriel Barrieux a travaillé aux chantiers navals des ACRP en tant qu’électricien. A la suite d’une grave intoxication au trichloréthylène et à l’amiante, il quitte les ACRP pour le charbonnage. « Je m’en suis bien tiré, parce que j’étais pupille de la nation. J’ai été soigné dans une maison des anciens combattants des Hautes Pyrénées », dit-il, restant modeste sur son courage. Il garde une profonde sympathie pour son patron, Michel Roulet, petit-fils du père Vieljeux. Gabriel Barrieux n’est pas seulement le fils de Mitraillette même s’il en a conservé la gouaille.
Famille
Mon père, l’ancien époux de ma mère, est parti en 1941 de La rochelle. Pourquoi ? Parce qu’il avait noyé paraît-il un officier allemand dans l’écluse de Saint-Sauveur, celle qui alimentait les sous-terrains d’Aliénor d’Aquitaine pour nettoyer le port. Et mon père, il l’aurait fait plonger là et se noyer. Donc, dès le lendemain, il est parti. Alors comme il avait arrosé ça. Ils avaient bu avec l’officier dans un bar rue st Nicolas, ils ont vite retrouvé sa trace. Donc ils sont venus. Ils ont emmené mon grand-père, ma grand-mère et mon vieil oncle breton qui ne comprenait rien. Quelques temps après ils arrêtaient la fille qui vivait avec mon père et l’emmène à Poitiers pour un interrogatoire complémentaire. Vous savez ce que ça veut dire. Et elle s’est suicidée en cours de route. Elle a sauté sur le volant de la voiture. Comme il y avait plein d’arbres à l’époque, elle a tué aussi les gens qui y étaient.