Yachting

Version imprimable

Le Vaurien, l'histoire d'un succès

Le VAURIEN

 

« Pour le prix de deux bicyclettes ! »

 

Un bateau à voile à deux équipiers « pour le prix de deux bicyclettes », ce fut le défi lancé par Philippe Viannay, créateur du centre nautique des Glénans à son ami Jean-Jacques Herbulot. Le prototype fut construit par le second dans l’appartement du premier et sorti par la fenêtre, on était en 1951.

 

L’année suivante, après le succès remporté au Salon Nautique, la construction en série commençait chez Constantini à La Trinité. Depuis, la série a connu un développement international et les numéros de série ont dépassé 36 000 !

 

La dimension des plaques de contre-plaqué a déterminé les plans du Vaurien, toutes les innovations avaient pour but d’obtenir une construction économique sans sacrifier stabilité et sécurité. La simplicité des formes étonne encore, en particulier le fond plat qui se relève juste un peu pour dégager les coins du tableau, et pourtant ça marche ! Un seul défaut : l’absence de caissons étanches remplacés par des volumes gonflables.

 

Les Vaurien en polyester apparaissent dans les années 60, mais les formes adaptées au contre-plaqué ne le sont pas pour le plastique, en régate les bateaux bois ont longtemps gardé l’avantage.

Malgré ses qualités le Vaurien n’a pas pu résister à l’engouement pour le 420, une autre époque commençait, mais le Vaurien avait bien rempli sa mission en permettant la pratique de la voile par le plus grand nombre.

Qui à l’époque n’a pas navigué sur un Vaurien ?

 

Version imprimable

Noms des bateaux de Philippe Harlé

 Un texte de Claude Harlé

Je ne peux pas parler du Fantasia sans évoquer le chantier Jeanneau.

La rencontre de deux personnalités Henri Jeanneau et Philippe Harlé est presque un hasard  -après les turpitudes de Mai 68-. Une conversation avec Olivier Gibert qui a flairé le talent d'un jeune architecte créatif en devenir. Il en informe Henri, dont la réponse fut brève "d'accord pour Harlé, mais si vous vous plantez, je vous vire"...


fantasia

Les fins de mois étant encore difficiles, le Sangria fut notre belle étoile; début d'une longue histoire de bateaux et de mer. Relations de confiance entre un chantier, un architecte pour associer "conception/réalisation/qualité".

Des Herbiers, le prototype est mis à l'eau à La Rochelle, avec le staff du chantier. Dès les premiers bords le bateau passait sur sa barre. Qu'àcela ne tienne, on le pose le long de la digue de Port Neuf, transporte le safran sur l'établi de notre maison un peu plus loin, quelques coups de rabot et nuitamment il est remis à sa place sans autre témoins que l'équipe présente et motivée. Au petit jour tout va bien. L'avenir nous le confirmera (3000 bateaux construits).

A cette époque on "réalisait", on "choisissait un nom" et seulement après, on parlait "finances" sans contrat écrit.

Donc, ce soir-là, au milieu des copeaux, on évoque un "chiffre". Jeanneau dit : "je vous propose 1% par bateau". Non, répond Philippe, "je voudrais 1,5%". Silence prolongé des deux côtés. Puis Jeanneau dit : "je vous donne 1% jusqu'au 150 ème et au-delà 2%, car si je vends 150 bateaux, j'aurai bien gagné ma vie, normal que vous ayez votre part". On échange un regard complice avant de répondre OK.
A l'époque, construire plus de 150 bateaux identiques n'était pas encore dans les normes.
Un an et demi après nous étions à 2%...


Ce succès inespéré a non seulement conforté la position d’Olivier Gibert au sein de l'entreprise... mais aussi l'architecte comme étant le "bon choix" ... Il s'en suivi la naissance de Folie Douce, nommée plus tard

Brin de Folie, œuvre du binôme Finot/Harlé, choisi intentionnellement par Jeanneau.... A la question : qu'as-tu dessiné ? Réponse simple : "Moi j'ai dessiné bâbord et Jean-Marie tribord"...
Dans cette aventure partagée, il n'y a pas eu de "bis"...ni d'honoraires à 2%.... pour d'autres créations non partagées : Aquila, Fantasia devenu plus tard Sunway 27, Bahia ,Tonic 23, puis au chantier de Marans : Tequila Sport, Gib Sea 33 et 35.

Choisir des noms pour nos bateaux, a toujours été une décision murement réfléchie, tant que nous avons pu garder la maitrise de ce choix.
Ce qui fut le cas pour tous les bateaux en contreplaqué, dès 1962 : Muscadet, Cognac, Armagnac, et les autres portant des noms aux odeurs de nos vignes.... ainsi qu'une génération d'unités en plastique et aluminium : Romanée, Beaujolais, Tequila, Scotch, Sangria pour ne citer que les plus connus. 

Nous faisions ce choix en accord avec le constructeur. Mais au fil du temps, les noms de "boissons" ne faisant pas toujours l'unanimité, nous avons recherché des noms qui ne risquaient pas d'être ridiculisés. (Gymnastique de l'esprit assez amusante), et constaté que les noms portant des A étaient faciles à prononcer

et doux à l'oreille. Ainsi est né le Fantasia, Bahia et d'autres bateaux.
Puis les constructeurs ont senti le besoin de faire la promotion de leurs "produits" par une communication forte et personnelle en s'appropriant le choix du nom de leurs bateaux. Ainsi est apparue la neutralisation, je dirais la banalisation au détriment de la personnalisation des créations d'un architecte : Sait-on aujourd'hui que Philippe et Alain Mortain ont dessiné 5 ou 6 bateaux nommés tous Feeling,  4 ou  5 bateaux  Etap ?
Nous avons vécu une belle époque de créativité, de relations personnelles avec les constructeurs, en particulier Jeanneau, Aubin, Garcia, dans la rigueur, le respect de la parole donnée, l'écoute et la fidélité à l'égard d'un architecte qui, donnant le meilleur de son talent, a toujours trouvé sa juste récompense.

                                                                                                                                                                                  Claude Harlé

Version imprimable

Bertrand Chéret par Yves Gaubert

Je suis né en 1937. A la fin de la guerre, j’avais 7 ans. J’ai découvert la voile à ce moment-là. Le premier bateau sur lequel j’ai navigué était un Chat, un petit quillard diffusé sur la Manche. Il appartenait à un Monsieur Vence ( ?). Il l’avait à Riva Bella qui allait faire partie des plages du Débarquement et dont la villa a été rasée. Il avait eu l’idée d’enterrer son bateau en apprenant que les Allemands entraient en Pologne. A la sortie de la guerre, la seule chose qu’il ait récupéré, c’est son bateau. Il l’a amené sur la Marne, à Meaux.

Mon club était tout proche de celui où Tonton Hervé a appris à naviguer. Pendant la guerre, il est parti à La Rochelle avec les plans du Caneton Brix, un bateau qui s’est formidablement développé à ce moment-là. Il y en a eu 800 de faits à peu près parce qu’on ne naviguait plus à la mer. On perçait les coques pour que les bateaux ne puissent pas naviguer. Les Rochelais naviguaient sur le canal de Marans.

Le premier championnat de France officiel de Caneton s’est fait en 46 à La Rochelle. La SRR avait commandé 10 bateaux à Tonton Hervé pour les jeunes du club. Hervé avait gagné le championnat.

Mon père était venu faire ce championnat et avait gardé un bon souvenir de La Rochelle. A l’époque, quand on faisait du double, c’était le Caneton, quand on faisait du solitaire, c’était le Sharpie. Le championnat junior allait jusqu’à 21 ans. Avec mon frère aîné (11 ans) et moi (9 ans), on a gagné le championnat junior. Mon père a demandé qu’on fasse les pleins airs en faisant de la voile. On naviguait tous les mercredis et le dimanche.

Quand je suis arrivé à La Rochelle, bien plus tard, ça m’a donné l’idée de lancer les sports études.

Après le Caneton Brix, on est passé au Caneton à restriction, car aucun bateau n’était construit de la même façon. Tous les ans, il sortait un bateau censé être plus rapide que celui de l’année d’avant. Pour les Half Ton, on s’est beaucoup inspiré de ce qu’on avait appris sur ces Caneton restriction. Ce Caneton a été remplacé par le 505 qui portait aussi le petit canard sur la voile au début.

Après je suis parti pour 27 mois en Algérie, mais juste avant en 56, j’avais été présélectionné pour les jeux de Melbourne. J’ai loupé les Jeux de 60 qui ont eu beaucoup d’importance politiquement puisque c’est le début de l’Eurovision.

De retour d’Algérie, fin 59, je suis devenu journaliste, à l’Auto Journal, pour tenir une rubrique sur la voile. Il y avait une épreuve à Kiel qui était une sorte de grand jamboree de la voile et avait l’avantage de rassembler tous les Scandinaves et les gens du Sud de l’Europe, la semaine de Kiel. Je trouvais que c’était dommage qu’on n’ait pas ça en France. J’en ai parlé à mon patron, André Costa. J’ai fait un tour de France. Les seuls gens enthousiastes, on les a trouvés à La Rochelle, avec Michel Briand et son épouse Jacqueline, Jacotte. On a lancé la Semaine de La Rochelle avec un club (la SRR) et la chambre de commerce. On a eu la chance de passionner Jean-Jacques André, vice-président d’Esso et la semaine de La Rochelle a été la première manifestation sponsorisée. Il a mis l’argent sur la table, ça nous a permis d’inviter 200 champions étrangers dès la première année.

Sur un coup de bluff, j’ai téléphoné à toutes les associations en leur disant, les autres y sont vous devez y être. En quinze jours, on a vidé les autres clubs pour ramener tout sur La Rochelle. La première a eu lieu en 64. Ça a été un succès fou. Il y avait 300 bateaux sur les quais dans le vieux port. On avait installé des rampes pour la mise à l’eau des bateaux, avec des échafaudages sur le grill de carénage. C’est devenu la première manifestation d’athlètes en France. Esso s’est retiré et a passé le relais à Total.

La Semaine a permis de relancer le projet du port des Minimes. On avait fait une salle de presse comme on en voit rarement. On avait cinq ronds pour les régates. Les retombées ont été mondiales. Ça se faisait en dehors de tout, au point que la FFV avait décidé de créer la semaine olympique de Hyères qu’on vient de récupérer.

Les gens qui ont organisé la semaine de La Rochelle avaient fait venir des plaisanciers à l’esprit compétitif qu’on a retrouvé ensuite dans les entreprises. Celles-ci se sont nourris de garçons qui étaient passés par le bataillon de Joinville. Le centre d’entraînement olympique avait été ramené sur place à La Rochelle grâce au dynamisme des Rochelais.

J’avais été sélectionné en 64 mais considéré comme trop jeune. A la semaine de Kiel, gagnée par Buffet, on était quatre français dans les cinq premiers. Mon équipier, Philippe Gravier, voyant qu’on ne courait pas, a sauté à la figure du sélectionneur. Il a fallu les séparer, l’affaire était entendue. Je suis parti là-bas comme entraîneur (le bateau qui permet d’étalonner le bateau sélectionné), ce qui m’a permis de faire un agréable séjour au Japon.

A Acapulco en 68, j’étais en Flying Dutchman avec Bruno Troublé.

J’étais partant pour une médaille. Le grand champion de l’époque, c’était Pattison Davis, intouchable, un Anglais. On était toujours les Poulidor, derrière lui. Sur place on a eu plusieurs petits malheurs. La première manche, le bateau devant indiquer la bouée s’était trompé. Une autre manche, j’ai attrapé la turista. Avec la troisième, on a fait sixième à trois points de la médaille. A Acapulco, à part celle de Colette Besson, la France n’a pas eu de médaille. Ce sont les Jeux les plus sympathiques qui se soient faits.

En 65 on a créé Tasker avec Michel Briand, société qui importait des voiles de l’Australien Rolly Tasker. J’étais persuadé qu’on pouvait faire mieux que ce qui existait. En 68, on a eu un différent avec Michel Briand. Lui avait des ambitions quantitatives et moi j’étais plutôt dans le qualitatif. C’était peu compatible dans la même entreprise. Lui était commercial, moi dans l’atelier, quand il m’imposait d’utiliser un mauvais tissu, ce n’était pas possible.

On s’est séparé et j’ai pu faire ce que je voulais et les deux entreprises ont très bien fonctionné. Tasker est devenue la première voilerie d’Europe et la mienne est devenue aussi première voilerie d’Europe mais dans deux secteurs très différents, Tasker de la voile de chantier, nous de la voile de compétition. En 68, je me suis marié, j’ai été aux Jeux et j’ai créé mon entreprise.

On a été sélectionné pour les Jeux de 72 à Kiel en Soling avec Bernard Drubay et Martin. On était troisièmes et j’ai eu une intoxication qui m’a cloué au lit pendant près de quinze jours. J’ai eu un remède de cheval qui a failli me tuer. A l’époque, entre le fortifiant et le doping, on ne savait pas où était la frontière. Le bateau a fait quatrième. Je n’ai fait que la moitié des manches. Papy Sence était aussi sélectionné à Kiel. Michel Briand était à Acapulco avec Pierre Blanchard et Rieupeyrout.

Pour les Jeux de 76, ce n’était pas possible, parce que c’était juste après la crise. Le choc pétrolier de 73 a été dramatique sur La Rochelle. En 74 on a perdu 40 % du chiffre d’affaires. Il y avait un esprit de compétition très vif dans l’industrie nautique à l’époque. Caillon et Mallard étaient les deux seuls Rochelais, les autres sont des importés. J’ai fait venir Harlé, Berret. Tous ces gens-là sont venus à cause de la Semaine de La Rochelle.

J’ai installé ma voilerie rue de Tunis, là où habite maintenant Patrick Schnepp. Après, il y a eu Harlé. Puis on s’est installé à Périgny ave Dufour, Mallard, Amel.

La plaisance est venue combler ce que la pêche perdait. Quand je suis arrivé à La Rochelle, c’était le commencement de la fin pour la pêche. La ressource s’est vidée complètement. En quelques années, ça a été terrible.

Je travaillais dans la journée et je ne pouvais m’entraîner qu’après le travail. On sortait à la nuit tombante et les pêcheurs quand ils rentraient, ils disaient : ils sont fous ces gars-là. J’étais considéré comme un professionnel parce que je travaillais dans la plaisance, mais j’étais plus amateur que les amateurs qui, eux, ne faisaient que ça, pris en charge complètement par la fédération.

Sur La Rochelle, le choc pétrolier a été terrible. Le chômage était autour de 20 %, parce que la plaisance était trop jeune. Les entreprises n’avaient pas de trésorerie. Il aurait fallu 3 à 4 ans de plus pour que les entreprises soient bien assises. Dans notre voilerie, on a mis longtemps à se remettre. Mallard ne s’en est pas remis, Tasker non plus. Il faisait les chantiers, il a été tout de suite touché. Dufour a périclité. En 76, il y a eu des grèves terribles à La Rochelle.

Les politiques n’ont pas su gérer. La pêche, c’était la clientèle de Michel Crépeau.

Le Grand Pavois créé en 73 a eu un succès auquel on ne s’attendait pas. Et le port des Minimes a été très vite plein, 3 à 4 ans après. Il y a un parallélisme avec ce qui se passe maintenant.

J’ai été sélectionné pour les Jeux de Moscou, mais on a fait le boycott en 80. J’étais furieux, c’était une décision politique maladroite. Si on veut qu’un pays s’ouvre, ce n’est pas en le mettant à l’index. Ça a été ma dernière sélection. Après il y a eu la grande période des Ton Cups.

Le dynamisme créé à La Rochelle a fait venir des architectes, Berret, Joubert, Harlé, Andrieu, tous ces gars-là sont arrivés à cette époque-là.

La SRR a lancé en plus de la One Ton Cup, les Quarter Ton, Half Ton et Mini Ton. C’était très stimulant pour les architectes locaux. Tous les ans se créaient des nouveaux bateaux.

Le 505, son architecte l’avait imaginé en bois moulé. La première série a été construite chez Hervé, du n° 2 à 11. Ça a été une chance pour La Rochelle, parce qu’on passe facilement du bois lamellé à fabriquer des moules en plastique. Ce savoir faire a aidé à passer facilement au composite. Quand je suis arrivé à La Rochelle, le Sylphe sortait, ce fut une révolution dans sa conception. On passait des soirées à Périgny dans un Arpège en carton, à l’échelle 1. On s’installait à l’intérieur pour voir si les volumes nous convenaient. C’était une période formidable, on passait des journées invraisemblables. On était passionnés pour tout, on passait d’un chantier à l’autre.

Quand les Ton Cup sont arrivées on a imposé des gréements fractionnés, souples parce qu’on était de formation du dériveur. Ça ne se faisait pas du tout en quillard. Ce sont nos théories qui se sont imposées. La Rochelle a confirmé là son statut de capitale de la plaisance. On est revenu ensuite sur les séries. Refaire des bateaux tous les ans, c’est devenu plus cher. Les Figaro se couraient sur des Half Ton, c’était la chance de l’architecture rochelaise.

Dans ma profession, on a été très novateur, on était en avance sur tout le monde parce que j’avais la chance de beaucoup voyager, de visiter beaucoup de voileries. Etant autodidacte en aérodynamisme, je m’y suis mis à fond au point d’enseigner la mécanique des fluides à l’école d’architecture de Nantes, section navale, par la suite. Mon seul mérite était d’être curieux et d’aimer ça.

On allait à l’Ensma faire des essais en soufflerie. Maintenant on ne pourrait plus le financer. Ça permettait d’élaguer ce qui ne va pas et de chiffrer des effets. Si on ne peut pas visionner l’écoulement, on n’apprend rien. Avec des fumigènes, on voyait la transformation de l’écoulement et on voyait les phénomènes, celui-là est favorable, celui-là ne l’est pas. On a révolutionné les formes des voiles, presqu’à l’envers de ce qui se faisait avant.

Z Spars, Fountaine sont venus à La Rochelle parce qu’il y avait ces innovations. Ces gens-là, c’est moi qui les ait amenés.

C’était la grande époque du dériveur, on arrivait à faire 300 voiles d’un type de bateau dans l’année. Une année, on a fait près de 1 000 voiles de 420. Ça permettait l’hiver de faire des essais comparatifs. On y passait quinze jours au moment des fêtes. Maintenant les essais comparatifs dans la journée faits par les revues nautiques, c’est pipo. Ils sont coincés par la publicité, à cette époque, on s’en moquait.

Jean Merrien avait dessiné le Petit Diable, un très mauvais bateau, on avait titré « Un infirme sans béquilles », c’était un biquille. Il nous a fait un procès, on l’a gagné.

J’ai continué la voilerie jusqu’en 88. On a eu un vol de toute la matière première d’une année. Deux camions sont venus vider l’entreprise un week end où j’étais en Angleterre. L’assurance n’a pas suivi. J’ai vendu l’entreprise à cette époque-là.

En même temps, la voile à La Rochelle a été concurrencée par les autres ports, Brest, Lorient, etc. On continue à agacer, quand on va gagner en Bretagne, ça leur fait pas plaisir.

Le gros handicap à La Rochelle, c’est le tirant d’eau. On ne peut pas attirer les gros bateaux. Il aurait fallu dérocher là où se trouvent les bouées de sortie. Il y a un seuil à passer. La Rochelle vit sur un passé.

Je navigue maintenant sur un Surprise. J’ai encore gagné le championnat de France, cette année.

J’aime les mélanges et pas les cloisonnements. Un moment à la voilerie, on collaborait avec le CNES. On travaillait avec des tissus qu’on était les seuls à avoir, ceux de Brochier Espace, pour les premiers kevlars. On leur faisait tous leurs essais à La Rochelle. On aurait pu être leader là-dedans.

A propos du musée maritime : Pour qu’un musée soit vivant, il faut qu’il soit didactique, interactif. On pourrait expliquer aux gens comment remonte un bateau au vent, comment naissent les tornades. Au Palais de la Découverte, on manipule et ça passionne les gens.

Les gars qui sortent de Centrale, ils connaissent les équations de Bernoulli, ils ne savent pas à quoi ça sert. Avec mes petits appareils, on pourrait leur montrer.

Version imprimable

François Sergent, biographie d'après Paule Sergent

 

François Sergent dessinant Marie Christine III

1911. Naissance à Paris le  18 mai. A 14 ans il découvre la voile en faisant naviguer une maquette. 1929. Fasciné par les grands voiliers du Solent il commence à les croquer. Enseignant à 20 ans tous ses loisirs vont au portrait de bateaux et à la navigation comme matelot.

1933. A 22 ans il dessine son premier plan.

1944, il à 33 ans, la passion l'emporte : il se consacre totalement à l'architecture navale jusqu'à sa mort en 2000.

Du canoë à voile au voilier de course-croisière en passant par le Caneton et le grondin, il livrera une œuvre innovante et très diversifiée mêlant efficacité et esthétique avec souvent l'idée de donner accès au plus grand nombre.

Le canoë, sa première conception est destinée à un large public.

Le Caneton, un dériveur en deux versions : une à fond plat pour les plans d'eau intérieurs, une en V pour la mer. Il règnera sur les régates des années 50.

Le Grondin, premier voilier habitable de 6,60 m, aux plans simplifiés conçu avec J.J Herbulot en 1946 est compatible avec la construction amateur. Compromis entre le Doris et la Bette, il propose quatre plans de dérives et 32 plans de voilure différents.

Viennent ensuite, de 1949 à 1954 un éventail de Baleinières de croisière : La Bonite et la Super Bonite (9m), Le Nordet (4, 20 m), le Pirate, le Super Mistral.

De l'unité à la série son œuvre comporte plus de 2.000 plans ! L'expérience liée à la navigation engendrera une amélioration permanente de ses conceptions.

De 1950 au début des années soixante, il dessine une succession de grand voiliers de croisière. Du concept de l'aileron de safran détaché associé à une quille courte et profond naitra d'abord Eloise I, un cotre de10,50 m destiné à la course croisière. C'est sur ce bateau qu'il à construit que Fernand Hervé gagne Plymouth-La Rochelle en 1949 et que François Sergent fait son entrée remarqué et durable dans le domaine de la course croisière. Suivront L'Oiseau Bleu, Thétis ( qui deviendra Marguerite), Varna II, Eloise II, Marie-Christine III, Aoufa II… Il inaugure une série de résultats spectaculaires qui verront les sélections d'Eloise II et de Marie Christine III dans les premières sélections françaises pour l'Admiral' Cup. En 1963 les résultats obtenus par ces deux voiliers, permirent à l'UNCL de remporter la première grande victoire de la France en course-croisière.

 

François sergent apportera tout au long de sa carrière une contribution capitale au développement du yachting en France. Ses nouvelles carènes à quille courte et à safran séparé préfigureront l'évolution architecturale actuelle. Pionnier contemporain de Maurice Amiet, Jean-Jacques Herbulot, Eugène Cornu…En révolutionnant la vision d'un sport et d'un loisir, jusque là perçu comme très élitiste, il marquera un tournant essentiel dans l'histoire du yachting français. Son sens de l'observation et de l'esthétisme, ses conceptions révolutionnaires et diversifiées, son souci du moindre coût, ont permis au grand public d'accéder au plaisir de la navigation à voiles. L'expérimentation était son crédo "l'ordinateur a sclérosé l'imagination créatrice et le sens esthétique" disait-il…

Version imprimable

Belle Lurette par Eric Weller

La Belle Lurette est la cousine (copie) du Malabar 7 de John Alden. Cette goélette puissante à la mer surprend le barreur et l'équipier.  La vivacité de ses 24 tonnes est étonnante à la barre. Quand aux équipiers, ils s’apercevront que conception classique ancienne peut rimer avec pratique sportive de la voile. Construite entre 1979 et 1980, d'une main de maître dans le respect de son original, La Belle Lurette a rencontré en 2002 des amoureux de la voile, qui n'ont que pu tomber sous son charme. Apres 10 ans de refit ou d'amélioration, aujourd'hui la Belle Lurette représente une belle synthèse des bénéfices de la tradition et de la modernité. Les matériaux modernes et l’électronique et ont pris une place discrète pour toujours plus de plaisir sous voile. Avec un confort et des moyens de communication modernisés, la Belle Lurette est repartie pour écriture de nouvelles pages d'un livre de bord déjà bien fournit, toutes en Méditerranée... original pour une Goélette Bermudéenne non ?

Eric Weller

Syndiquer le contenu

Récit

On a emménagé dans nos magasins en 1954, donc huit ans après l’ouverture de l’Encan. Mais avant on est passé par les fameuses cages à lapins. Après, quand il y a eu les 3 pêcheries, il y avait tellement de poissons que les mareyeurs ont été classés en 5...

Rejoignez-nous sur Facebook

Ville de la Rochelle Musée DRAC Poitou Charentes FAR Ami du musée