Fiche du navire

France 1

Le 31 décembre 1985, au terme de sa dernière station au point Roméo, au milieu de l’Atlantique, la frégate  météorologique France 1 rallie le port de La Pallice-Rochelle. L'apparition des nouvelles technologies et la mise en service des satellites avaient mis fin à sa carrière et à celle de son sister-ship France 2. Patrick Schnepp, fondateur du Musée Maritime de La Rochelle saura convaincre Michel Crépeau, Député-Maire de La Rochelle, d'acquérir le France 1 pour en faire le navire amiral du Musée Maritime de La Rochelle.

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Les ACRP et l’entretien des navires météo stationnaire

Interview de Robert Naud, 19 septembre 2004

 J’ai été, pendant 26 ans, agent de maîtrise au chantier des ACRP (Ateliers et Chantiers de La Rochelle-Pallice), et à ce titre, responsable mécanique sur le France I et le France II. Nous avions à entretenir pour chaque navire : 3 moteurs diesel, 3 génératrices, 2 moteurs propulsions, la ligne d’arbre, la barre etc. tout ce qui était mécanique nous passait par les mains. A chaque inter point, avec toute mon équipe, une équipe de six hommes spécialement formés à ce type de motorisation, nous visitions un moteur ou deux. On les démontait complètement. Tout était contrôlé, pièce par pièce. Tous les ans, nous avions une génératrice et un alternateur à démonter complètement pour nettoyage. Tout était débarqué, par nos soins et transporté dans nos chantiers aux ACRP de la Pallice. Tout était remonté et souvent dans un temps record. Il arrivait en effet que le bateau sur site ait une avarie et soit obligé de rentrer avant la date prévue. Les mers où stationnaient les frégates météos étaient souvent très dures. Au point « K », surtout. Un jour, le France II a pris un paquet de mer monstrueux qui a couché le pavois, la cabine du commandant, son bureau et son salon… tout a été saccagé. Une dizaine de tonnes d’eau est entrée à l’intérieur et est descendue jusque dans les chambres froides … Le bateau a été obligé de rentrer plus tôt que prévu et a été relayé par le France I. Dans ces cas là, cela nous obligeait à terminer nos travaux en urgence.

Le France I et le France II étaient équipés de moteurs anglais, des moteurs «Paxman » de 850 chevaux, 720 tours minutes qui étaient actionnés par des génératrices et qui débitaient du 450 volts à 2 moteurs propulsion sur lesquels étaient attelés un réducteur et une ligne d’arbre de 11 mètres. Ses génératrices étaient des prototypes construits dans le Nord et qui étaient destinés à être installés sur des locomotives. Ces génératrices avaient été acquises à prix réduits et monté sur les navires météos pour faire, sous notre contrôle, des essais pendant 5 ans. Les moteurs « Paxman » équipaient les chalands de débarquement pendant la guerre pour faire des transports lourds. C’était presque un cadeau fait à la France par l’Angleterre. Aux ACRP, il y avait d’autres équipes chargées de la métallerie, de l’entretien des tuyères etc.

 

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