Fiche du navire

France 1

Le 31 décembre 1985, au terme de sa dernière station au point Roméo, au milieu de l’Atlantique, la frégate  météorologique France 1 rallie le port de La Pallice-Rochelle. L'apparition des nouvelles technologies et la mise en service des satellites avaient mis fin à sa carrière et à celle de son sister-ship France 2. Patrick Schnepp, fondateur du Musée Maritime de La Rochelle saura convaincre Michel Crépeau, Député-Maire de La Rochelle, d'acquérir le France 1 pour en faire le navire amiral du Musée Maritime de La Rochelle.

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Jean-François Delvaux, médecin à bord de France II

 Un texte d' Yves Gaubert

J’étais médecin sur France II de 1959 à 1961, pendant mon service militaire à l’hôpital maritime de Rochefort. J’ai fait huit missions de cinq à six semaines. On allait en Islande, en Irlande, ou aux Açores, points A, K et J.

J’ai beaucoup aimé ces deux ans. J’étais le seul militaire avec l’infirmier. On n’avait pas beaucoup de travail. Les marins étaient en bonne santé. Des gars avaient de furoncles à cause du manque de vitamines. Le problème, c’était les accidents, le gars qui se cognait et s’ouvrait le front, une luxation d’épaule. Le plus difficile a été un corps étranger dans la cornée. Un gars qui piquait la rouille avait eu un gros éclat dans l’œil et il a fallu que je l’enlève. C’était très dangereux parce qu’il y avait de la mer. L’œil aurait été perdu si je n’étais pas intervenu.

L’équipement de la frégate était très succinct. La navigation, c’était le sextant, la radio, c’était en morse. On avait droit à un message de vingt mots par semaine. Quand on a essuyé une grande tempête, le château enfoncé, les moteurs arrêtés, j’avais rédigé un message pour ma femme : « on est perdu ». Le radio qui avait les pieds sur terre, n’a pas passé le message.

C’était une tempête exceptionnelle, une pression atmosphérique comme si on était à 3 000 mètres d’altitude. Les vagues étaient vraiment monstrueuses. On est passé au-dessus de toutes, sauf une. Comme les anémomètres étaient bloqués sur 130 nœuds, quand c’est descendu à 60 nœuds, on avait une impression de calme.

Là-haut, j’ai vu de très belles aurores boréales. En été, il fait jour tout le temps, on dort très mal. En hiver, il faisait jour de 11 h 30 du matin à 1 heure de l’après-midi. Il y avait peu de distractions. On bouquinait beaucoup. Il y avait des petites fêtes, ça donnait l’occasion de boire pas mal, d’ailleurs.

A la relève, les frégates naviguaient côte à côte mais assez loin et quand il faisait très mauvais, ils envoyaient dans l’eau des conteneurs et on les récupérait. Il y avait de la salade, des huîtres, le courrier. Un jour, France I est tombé sur France II. La tôle a été ouverte sur deux mètres à peu près, au-dessus de la flottaison. Comme on avançait très doucement, le vent a du faire tomber un bateau sur l’autre.

 

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