Fiche du navire

Casoar

Le Casoar, lancé en 1935 à Bordeaux pour l’armement Castaing de La Rochelle, fut en son temps la plus rapide, la plus puissante, et la plus grande des unités françaises. A son neuvage, il pratiquait la pêche sur les côtes mauritaniennes (Afrique) et débarquait régulièrement son poisson à La Rochelle. En 1945, il sera “armé” au cabotage international pour transporter le rhum des Antilles en Europe. Il “réarmera” pour la pêche en Mauritanie, puis pour Terre-Neuve avec un équipage fécampois. Il y pêchera la morue. Dans un “coup de tabac” mémorable, il eut sa cheminée décollée par un paquet de mer.

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Le Casoar, un témoignage d’Elian Castaing

Un témoignage d’Elian Castaing reccueilli en mai 2011

 Le Casoar a été mis à l’eau en 1936 aux chantiers de Bordeaux. A l’époque, c’était le plus grand chalutier diesel  français (53 mètres). Il était équipé pour la pêche à la morue. Il a été commandé par l’armement « les chalutiers de La Rochelle » qui ne s’appelait pas encore l’armement Castaing. « Les chalutiers de La Rochelle » ont été d’abord créés sous forme de coopérative et sont devenus ensuite une Société. Ce bateau était prévu pour aller pêcher sur les côtes de Mauritanie et du Maroc.  En 1940, il a été réquisitionné par les allemands et transformé à Kyll, en Allemagne, pour servir de patrouilleur. Navire de guerre, il avait des canons à la place des treuils.  A la fin de la guerre, le bateau a été récupéré en Ecosse sans ses treuils. Comme c’était juste la fin de la guerre, cela a pris du temps pour le réarmer à la pêche. Le bateau a donc été utilisé comme petit  cargo en attendant ses treuils. Il allait chercher du rhum en Martinique et transportait du vin entre l’Algérie et la France. Il a d’ailleurs été mêlé à un scandale qui n’était pas du fait du bateau mais plutôt du fait des gens qui l’utilisaient pour transporter des marchandises.  Je ne me souviens pas exactement des détails de cette histoire. Ensuite, quand il a été réarmé avec ses treuils, il est retourné à la pêche. Mais, après la guerre, les côtes mauritaniennes avaient été abandonnées : c’était trop loin et les gens avaient perdu l’habitude de manger les poissons de ces côtes-là. A un moment, il a eu un problème de moteur et  a été désarmé. Quand ils ont refait le moteur, je me souviens avoir assisté aux essais. Par la suite, il a été vendu aux italiens et a terminé sa carrière chez les Grecs qui s’en servaient comme cargo. Par hasard, je l’ai retrouvé au Pirée : on y faisait construire l’Eider. Il était le long d’un quai et j’ai assisté à sa démolition. J’ai même récupéré la cloche et la barre. Et ça, c’était en 1975. Il a été démantelé dans les chantiers de démolition du Pirée.

En faisant construire le Casoar, l’armement avait fait le mauvais choix en termes de longueur. Il a dû voir un  peu grand, je pense, car, c’était un bateau qui n’a vraiment  jamais marché comme on l’avait espéré : selon le mode de pêche,  il était soit un peu trop grand , soit un peu trop petit.

 

 

 

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