Fiche du navire

Baraka

Le Baraka a été réquisitionnée par les Allemands. Il était chargé d’ouvrir et de fermer le barrage anti-sous-marin de La Pallice. Il a coulé puis a été retrouvé en 1945. Ramené sur la cale, il a été réparé par Mallard et a repris du service.

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Furie de temps sur le Baraka

Récit de Gérard Delage

C’était sur le Baraka, au lever du jour, je me souviens…On avait pris un de ces pions sur la lisse tribord : toutes les jambettes étaient  cassées. Le chalut s’était décapelé et s’était retrouvé sur la ferme arrière. L’eau rentrait dans la chambre moteur par les jambettes. J’ai assuré la barre et je suis descendu à la machine, il y avait de l’eau jusqu’à la moitié du carter. Le mécano me dit : la pompe est encrassée. Je lui réponds : « je ne veux pas le savoir, tu te démerdes ! ». Je vais alors prévenir  les deux matelots qui dormaient  et j’ai appelé les matelots sur le pont. J’en entends un qui me répond : « Le patron et le mécanicien, ils n’ont qu’à se démerder… ». Je me suis mis en colère et leur ai expliqué que la situation était grave ! J’ai donné l’ordre à tous de prendre leurs bouées et de préparer le Bombard sur le pont. J’ai mis un matelot à la pompe Jappy de secours sur le pont. J’ai demande à un autre matelot de m’aider à fixer une peau de vache avec des pointes et un marteau sur la lisse  pour  empêcher l’eau de rentrer par les jambettes. Il était pétrifié  « je ne peux pas, Gérard, j’ai peur… ». J’étais tellement furieux que j’en ai jeté le marteau, les peaux de vache  et les pointes dans la flotte. Je crie à un autre matelot de lancer des fusées pour prévenir  le Wi’s-Ja-Ri un chalutier rochelais de l’armement Bornic qui était dans les parages. Il me répond la même chose : « Je peux pas, Gérard, j’ai peur». L’équipage était terrorisé, je commençais à envisager le pire, à souhaiter que l’embarquement dans le Bombard se passe sans trop de problèmes.  Il fallait donc que j’agisse seul ! J’ai fixé la barre avec deux bout’s et je suis allé lancer les fusées de détresse. L’homme de quart de Bornic les a vu et est allé prévenir son patron. Nous avons réussi à nous joindre par radio. Je lui ai demandé de nous escorter car je craignais le pire. Il m’a dit : « laisse-moi le temps de virer le chalut et j’arrive ! ».  Il est resté à couple jusqu’à la bouée de Chauveau. La mer était plus calme et on a pu rentrer à la Rochelle sans trop de problèmes. On s’est amarré dans le bassin, pas loin de l’armement Auger, j’ai fait le tour du bateau avec l’assureur que j’avais prévenu. Quand je suis descendu sur le quai, j’ai vu tous mes gars, ils étaient assis sur les marches d’Auger et …Ils pleuraient en me disant  « on revient de loin »… J’ai eu une forte envie de leur répliquer que s’ils en étaient revenus… Ce n’était pas grâce à eux ! Mais, je n’ai rien dit et ils ont rembarqué à la marée suivante après les réparations.

 

 

 

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